Regarde dans la lumière vernale,
La pureté de la Pierre Philosophale.
Je suis Melchisédech, roi de Salem.
Je vais, je viens, je t'aime.
Peux-tu me dire où tu veux aller ?
Est-ce à Delphes ? Est-ce à Thulé ?
Suis ton destin et accepte que je te guide.
Le mercure, le soufre sont là dans le vide.
Retourne le nom et prends la clé.
Fais sortir du nombre le chiffre d'Anaclet.
Cherche dans l'acacia, cherche dans le corbeau.
Vois en toute chose ce qui est beau.
Il te faudra monter, il te faudra descendre.
N'attends pas qu'un maître te tienne l'échelle.
En toi seulement brille l'âme universelle.
La force t'abandonnera, la sagesse te vaincra.
Travaille...mesure...pèse...divise...
Fixe le point où tout s'amenuise.
Alors, la lumière blanche te convaincra.
Ainisi me parla André l'alchimiste.
Puis, il s'enferma près de ses fourneaux,
Afin de s'enivrer d'Hermès Trismégiste..
Je demeurai seul entre le feu et l'eau.
Déjà pour lui chante le coq sous le voile noir
Que la fille de la lune autour de l'âtre tisse.
Immobile, silencieux, il veille plein d'espoir,
Travaille avec Hercule, voyage avec Ulysse.
Le voici rayonnant près de la flamme ardente,
Guettant la plénitude de l'étincelle fécondante.
Pourra-t-il , dans sa posture sacrée, réussit l'opération ?
Combien, depuis Ezéchiel, sont morts avant la mutation !
Je dus me retirer dans mes terres profondes,
Agité par le doute et meurtri d'interrogations.
Enfermant dans mon silence intérieur les surfaces immondes,
J'allumai mon feu et commençai les fumigations.
Tout en guettant le nuit propice à l'antimoine,
Je lus et relus les recettes du moine.
Me répétant la leçon du frère soleil
qui ouvre le Royaume et conduit à l'Eveil.
Retenir son souffle pour activer la fusion.
Ôter la gangue qui assiège l'âme.
Tracer le cercle bleu autour de la flamme.
Assagir l'esprit par les voies de la dissolution.
Sublimer le métal jusqu'à l'étincelle divine.
Je ne puis en dire davantage sans trahir mon serment.
Je veux, je peux. Telles sont les règles de la discipline.
Je sais, je fais. Amour... dignité...sagesse...
A ma Tarentule câline
Mutine Taquine Câline
pour toi renaît mon émotion première
la tête à l'envers, l'humeur taquine
je retrouve ma muse buissonnière
récite moi le dit que j'aime
le chant sublime des corps à l'unisson
la mélodie douce que le désir fait frisson
et qui se dissout à l'instant même
ta voix chaque nuit me téléphone
dans le rêve qui abrège mon sommeil
ne pas te trouver à mon côté m'étonne
nous sommes autres et cependant pareils
Je contemple ton habit de chair
et m'émerveille de sa beauté parfaite
m'interrogeant sans cesse à tort et à travers
doutant qu'avec moi tu demeures satisfaite
garde à tes yeux la couleur de la force du temps
protège les des regards qui leur sont insolents
même l'éternité ne suffirait à combler mon audace
toi seule me donne l'exceptionnelle grâce
cueillons ensemble la rareté du chant présent.