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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 08:32

Mon roman Lavaldingue est terminé. Je pense qu'il sera édité avant la fin de l'année.

En voici les premières lignes :

 

 

 1

 

 

 - Hé, Lavaldingue ! Attends-moi.

 

J’ignore qui appelle qui et je continue mon chemin, en compagnie de Jean Chomet,  le fils du cultivateur chez qui je vais chercher, chaque matin,  le lait, tout frais tiré,  encore chaud et mousseux, que je consomme au petit déjeuner, après qu’il a été bien bouilli et associé à du chocolat en poudre pour former un breuvage dont j’affectionne l’onctuosité sensuelle.

 

La cour de la ferme des Chomet s’ouvre largement sur la Grande Rue du village, presque en face de la propriété où ma famille est  installée et Jean est le seul garçon que je connais depuis mon arrivée ici et avec lequel je joue. Nous sommes nés la même année. Nous venons de vivre en commun nos premières heures d’école primaire et au terme de la matinée, nous rejoignons nos domiciles familiaux pour déjeuner.. Nous avons une coupure de deux heures et tout retard est sanctionné. Il nous faut vite rentrer à la maison, déjeuner et retourner à l’école qui se trouve à la sortie du bourg. Nous n’avons pas le  temps de nous arrêter en chemin.

 

Lorsque les douze coups de midi sonnaient à l’horloge de la mairie, le maître d’école, après avoir regardé la montre à gousset qu’il portait dans la poche supérieure de sa blouse, nous donnait  le signal du départ afin que nous rentrions déjeuner chez nous. A cette époque, il n’existait pas de cantine scolaire et chaque midi, les élèves prenaient le chemin de leur  demeure, quel qu’en soit l’éloignement. Il n’y avait pas non plus de ramassage scolaire et nos parents ne venaient pas nous chercher midi et soir devant la porte de l’école, pas plus qu’ils nous y accompagnaient. Nous étions libres de nos allers et venues, libres mais assujettis au respect des horaires. Nous vivions sans ces services qui ont été progressivement mis en place depuis lors et qui ont abouti à rendre les nouvelles générations dépendantes des assistances matérielles et promptes à revendiquer en toutes circonstances.

 

 - Hé ! Lavaldingue, j’ai à te parler. Attends-moi !

 

Jean,  me donne une claque sur l’épaule et me dit « Arrêtons-nous, c’est  Robert Baudry qui  veut te parler ». Je me retourne. J’aperçois un garçon que je ne connais pas. Il a bien une tête de plus que moi. C’est  un grand qui doit avoir 12 ans. Il s’époumone à crier « Lavaldingue ! Lavaldingue ! «  Je reste  bouche bée. Que peut-il bien me vouloir ?  Et puis,  Lavaldingue,  c’est quoi Lavaldingue ?  Je ne suis pas Lavaldingue.  Nous nous arrêtons quand même. J’attends l’intrus  de pied ferme, prêt à me défendre. Il nous rejoint et nous nous immobilisons sur le trottoir, face à la devanture de la boulangerie Leroux.  La rue est quasi déserte.

 

 - Salut Lavaldingue, je suis  Roro Laudrybem et je veux que nous fassions connaissance.

 

- Je ne m’appelle pas Lavaldingue et je ne vois pas ce que tu me veux.

 

- Ne  t’inquiète pas. Je veux seulement savoir si tu es parisien. J’ai remarqué que tu avais, comme moi, le parler pointu des parigots.

 

- Oui, je suis né à Paris et je ne suis ici que depuis quelques mois.

 

- Alors, tope là, nous allons être copain, me dit-il, en me tendant la main droite.

 

- Il faut que l’on se voie. Peux-tu me retrouver jeudi matin ?

 

Ce grand garçon, à la chevelure hirsute, me parut sympathique et je ressentis le besoin de faire sa connaissance.

 

- Jeudi matin, ce n’est pas possible, je vais au cathé, mais je peux l’après-midi. Disons à 3 heures dans la grange de Jean où nous jouons habituellement.

 

- D’accord pour jeudi après-midi.

 

Jean et moi, nous poursuivons notre marche vers la  Place de l’Eglise et la  Grande Rue, tandis que Robert repart dans  la direction de l’école. Chemin faisant, Jean m’apprend que  Robert est  le fils du commis du boucher  installé près de la Poste. Son père, né dans une famille du village,  a été placé à l’âge de 12 ans comme apprenti à Paris.  La famille est revenue dans le village, voici un peu plus de 3 ans et habite à la Garrelière.

 

 

 

                                                                                               2

 

 

    L’école de Villiers sur Loir se trouve à l’extrémité du bourg, juste avant la Garrelière, un ancien hameau, qui s’est développé  sur les pentes du coteau calcaire de la vallée du Loir, à l’est du village auquel il fut rattaché dans les premières années de la Révolution.

 

Le groupe scolaire  fut aménagé,  en 1890, dans l’imposante bâtisse qu’un parisien avait  fait construire à la sortie du bourg dans les années 1850 et qu’il avait mise  en vente après avoir eu des déboires financiers. Il s’agit d’un bâtiment de fière allure qui comporte trois parties, à droite est établie l’école des garçons et à gauche celle des filles, les deux étant séparées par un mur qui comporte une porte maintenue fermée et chaque école disposant d’une cour sur le devant et d’un jardin sur l’arrière. Les cours sont plantées de tilleuls et disposent chacune d’un préau qui sert d’espace de récréation par temps de pluie. Au centre, se déroule un escalier accédant à des logements  destinés aux instituteurs. L’ensemble est fermé sur l’avant par un mur bordant  la route qui, venant de Vendôme, le chef-lieu d’arrondissement,  pénètre dans le village et en constitue l’artère principale.  Chaque école dispose d’une entrée particulière. Les jardins s’ouvrent largement sur une plaine qui s’étend jusqu’au Loir. Les maîtres y cultivent fleurs et légumes à leur gré. Les élèves n’y ont pas accès, sauf s’ils sont volontaires pour faire les cueillettes.

 

Lorsque je  commence ma scolarité, un couple est en charge des deux écoles. Ils sont en place depuis deux dizaines d’années et proches de la retraite. Ils quitteront leurs postes l’année même de mon départ pour le lycée. Je n’aurai pas d’autre instituteur que monsieur Joubert, un homme strict, rigoureux et juste qui sait nous réprimander comme il sait nous récompenser. Il est respecté et écouté dans le village et aucun parent ne se risquerait à contester ses appréciations sur le travail des élèves et les sanctions qu’il peut être appelé à prendre. Il a toujours su déceler les capacités de chacun et faire en sorte que ceux qui avaient de réelles potentialités puissent poursuivre des études au-delà du certificat d’études primaires, les dirigeant, en parfait mousquetaire de la République, de préférence vers l’école supérieure du département plutôt que vers le lycée. Malheureusement, le niveau culturel de la grande majorité de la population ne préparait même pas les enfants à réussir l’examen du certificat d’études. Admis à l’école à l’âge de 7 ans, ne sachant ni lire ni écrire, la plupart des enfants quittaient la scolarité avec seulement de bonnes bases de lecture et de calcul, justes suffisantes pour leurs futures vies professionnelles et citoyennes.

 

Les deux écoles, celle des filles comme celle des garçons, ne comportent qu’une seule classe avec un seul maître.  Les élèves sont  répartis en quatre  divisions, en fonction de la maîtrise qu’ils ont  de la lecture et de l’arithmétique. La classe est éclairée par de larges baies donnant sur la cour et le jardin. Lorsque la lumière solaire fait défaut, l’éclairage électrique, palot, donne une bien triste figure à la classe dont les murs sont uniformément peints en gris. Nous sommes installés par deux sur des bancs en chêne massif  constitués de deux parties jointes, un siège avec dossier et un  plateau légèrement incliné sous lequel est aménagé un casier de rangement. En bordure du plateau, au centre du meuble, est percé un trou dans lequel est placé  un encrier en faïence blanche. Les bancs sont alignés en quatre colonnes séparées par des allées. La dernière division est au fond de la classe devant un meuble fixe aux portes vitrées et grillagées dans lequel sont rangés des livres d’auteurs que les élèves peuvent emprunter suivant les conseils dispensés par le maître d’école. A gauche des deux derniers rangs trône le poêle à bois et à charbon qui sert à chauffer la classe l’hiver. Son tuyau traverse toute la classe pour joindre la cheminée située à l’angle droit de la salle. Les écoliers font face à une estrade sur laquelle se trouve le bureau de l’instituteur. Derrière se trouve fixé dans le mur un tableau noir rectangulaire. Au-dessus du tableau, un crochet permet de suspendre un écran destiné aux projections cinématographiques. A gauche est installée en permanence une carte  de la France. Le maître se tient rarement sur son estrade. Toujours en blouse grise, une longue baguette à la main, il se tient debout devant le tableau noir ou circule  dans les travées.

 

A la rentrée de septembre 1936, nous sommes quatre nouveaux écoliers, dont Jean et moi. Le nombre annuel des naissances a fortement baissé depuis les années 1910. Le village a payé un lourd tribut à la guerre et de nombreuses filles du pays n’ont pas trouvé à se marier. Beaucoup sont parties. Hormis, dans la population la plus pauvre, celles des ouvriers agricoles  et hommes de peine, les couples du village  ont rarement plus de deux enfants. Aussi, toutes divisions confondues, l’effectif de la classe de monsieur Joubert n’atteint pas les 35 élèves. Celui de la classe de madame Joubert n’est guère  plus élevé.

 

Jean et moi, revêtus de nos blouses grises, la tenue qui est alors obligatoire, nous commençons notre scolarité   dans la dernière division comme tous les nouveaux élèves. Nous y rejoignons tous ceux qui n’ont pu jusqu’alors acquérir les bases nécessaires et utiles pour faire des dictées et des exercices de calcul.  C’est la division des cancres et des arrivants. Les élèves y apprennent à lire, à compter et à écrire. Avec  Jean, nous avons pris place sur le même banc. Nous avons reçu un cahier, un abécédaire, une ardoise,  un boulier, des buvards, une règle graduée, un crayon à ardoise, une éponge, une gomme à effacer les traces de crayon, un crayon  à mine noire et deux porte-plumes équipés de plumes sergent-major, l’une fine pour l’écriture courante et l’autre large pour les exercices de ronde. L’encrier qui nous est commun est rempli d’une encre violette avec laquelle je ferai constamment des taches sur  mes mains et ma blouse.

 

Nous avons classe tous les jours de la semaine, à l’exception du jeudi et du dimanche. Les horaires, immuables toute l’année, sont 8h00-midi, 14h00-16h00. Tout retard est sanctionné. L’hiver, deux élèves des deux premières divisions sont chargés suivant une rotation hebdomadaire,  de mettre en marche le poêle qui chauffe la classe. Ils doivent arriver à l’école une demi-heure avant  l’ensemble des écoliers. A 8 heures précises, le maître d’école, après avoir fermé la porte d’accès à l’école, donne le signal du rassemblement  par un coup de sifflet. Nous courons nous mettre en ligne sur deux rangs face à la porte d’accès de la classe. Le maître, une baguette à la main, fait la revue de nos mains et de nos tenues. Gare à ceux qui ont des mains sales et une blouse tachée. Ils reçoivent un léger coup de baguette sur les mains ou une pichenette sur l’oreille et sont envoyés se laver les mains au lavabo installé sous le préau. Parfois, le maître procède aussi à l’inspection des sacs que nous portons et il saisit tous les objets insolites qu’ils contiennent, principalement les lance-pierres que chacun des élèves s’honorent de posséder et d’utiliser. Vieille tradition rurale que les pères  ne manquent pas de transmettre à leurs fils. Lorsque l’inspection est terminée, nous pénétrons dans la classe, en silence, sous l’œil vigilent de monsieur Joubert. Nous quittons le vêtement qui nous protège du froid et des intempéries, généralement une pèlerine avec un capuchon, l’accrochons avec notre sac à l’emplacement réservé à chacun  puis nous nous dirigeons vers notre place, attendant debout l’ordre de nous asseoir.

 

En dernière division, la journée commence par un exercice de lecture consistant à la répétition collective du b, a, ba. Puis nous avons une récréation. Nos jeux sont ceux de l’époque, concours de yo-yo, billes, saute-mouton. Monsieur Joubert nous surveille d’un œil et intervient lorsque des élèves se bagarrent. Il ne cherche pas à savoir qui a raison et qui a tort, sachant que tels des coqs de basse-cour, chacun d’entre nous trouve toujours une excellente occasion de se battre pour s’imposer dans le groupe. Les belligérants sont vivement séparés et mis en pénitence, chacun à l’un des angles de la cour près du préau. Parfois madame Joubert, laissant la porte de séparation ouverte entre les deux cours et confiant la surveillance des filles à une grande en laquelle elle a la plus entière confiance, rejoint son mari et s’assied auprès de lui sous l’un des tilleuls du centre de la cour. Aucun des écoliers ne s’aventurent à franchir la porte ouverte pour aller voir les filles. Le maître siffle la fin de la récréation. Nous nous mettons en rang et regagnons nos places.  A la reprise, nous prenons nos  cahiers que monsieur Joubert a préparés pour une page d’écriture. Cet exercice m’ennuie vraiment. Je n’aime pas écrire des mots dans des lignes toutes tracées, en déliant toutes les lettres et en s’appliquant à bien marquer les lettres majuscules. Je me débarrasse vite de l’épreuve, sachant que j’aurai une mauvaise note et une réprimande et je me distrais en faisant  des pâtés avec l’encre pendant le temps qui reste. J’aime observer les taches d’encre, aucunes ne sont identiques. Elles dessinent des formes  qui ressemblent à celles que les nuages prennent dans le ciel. Je secoue, plus ou moins fortement mon porte-plume sur un buvard ou une feuille de papier et je donne libre cours à mon imagination. Les taches sur un buvard prennent vite une forme définitive, celles faites sur un papier sont plus magiques. Je peux les transformer, les étirer et leur donner des ramifications.  En s’étendant, tout en restant liquide, l’encre violette s’irise et se blanchit sur les bords de la tache. Je m’absorbe dans ce jeu de lumière violette qui m’envoie les images d’un monde surréaliste dans le lequel je décèle des êtres inconnus, des êtres d’hier et des êtres de demain, jusqu’à ce que la voix du maître m’arrache à mon rêve éveillé.

 

- Roger,  tu n’es pas là pour rêvasser. Tu as encore saboté ton travail. Il reste suffisamment de temps avant que je ramasse les cahiers pour que tu recommences l’exercice sur la page suivante. Essaie de t’appliquer !

 

Il accompagne ses paroles d’une petite claque sur mon épaule. Je suis bien obligé de reprendre la page d’écriture. Je fais un effort pour mieux suivre les lignes et délier les lettres que je trace. Hélas ! Souvent, j’ai trop trempé ma plume dans l’encre et je fais une belle tache sur mon cahier. Impossible de la faire disparaître. Il existe bien une solution radicale, supprimer la page, mais elle ne fera que rendre la sanction qui me pend au nez plus lourde, car le maître n’aime pas du tout que nous  tentions de dissimuler nos fautes  et il  n’a aucune difficulté à remarquer qu’une page de cahier a disparu.   Alors, je me contente de sécher la tache avec mon buvard et je rends mon cahier en l’état.  Heureusement, cet accident reste exceptionnel, car, chaque fois, le maître d’école m’impose un devoir que je dois effectuer, le soir, à la maison et rendre le lendemain visé par mes parents. Il s’agit de recopier sur quatre pages une phrase du genre « Je ferai en sorte désormais de ne pas bâcler l’exercice d’écriture ».

 

L’après-midi, nous sommes appelés à réciter les tables d’addition puis de soustraction que nous devons savoir par cœur. Ensuite, le maître nous distribue les cahiers d’arithmétique sur lesquels il a posé des opérations que nous devons faire. Je ne rencontre aucune difficulté pour les exercices de calcul. Ma mère m’a déjà  appris les tables d’addition et de soustraction et je les connais parfaitement. Dès les premiers jours, j’obtiens les meilleures notes de la division pour tous les exercices d’arithmétique  La journée se termine par des travaux pratiques, dessins et coloriages  

 

Lors du premier classement des élèves, à la fin de la première semaine,  toutes matières confondues, je prends la première place de la division, quittant le banc que je partage avec Jean. Ma seule faiblesse est l’écriture. Je ne la surmonterai jamais. Je ne pense pas avoir fait un quelconque effort pour cela.

 

Je prouve rapidement que je maîtrise les bases de lecture. J’ai dépassé le b, a, ba et je lis couramment les aventures de Mickey et de Félix le Chat, ainsi qu’un hebdomadaire destiné aux enfants de mon âge. Le maître se rend compte très vite que je n’ai rien à apprendre dans la dernière division. Il ne va pas m’y laisser prendre de mauvaises racines. Après l’intermède des vendanges, je rejoins les élèves  de la troisième division.

 

Le maître d’école, dans le système de l’époque, a l’entière liberté et l’entière responsabilité du parcours scolaire de chaque élève. Normalement, l’écolier  doit passer deux ans dans chaque division, mais seul les résultats obtenus et le jugement du maître déterminent le temps qu’il y passera réellement. La scolarité des enfants est obligatoire jusqu'à l’âge de 14 ans et l’enseignement est organisé de telle sorte que chaque écolier puisse se trouver en première division à cet âge en possession d’un véritable savoir et une réelle maîtrise de la langue française. La sanction de cette scolarité est le certificat d’études primaires. Les garçons et filles qui l’obtiennent alors savent rédiger des textes sans faute d’orthographe, s’exprimer correctement dans notre langue et utiliser un vocabulaire varié. Mais, des écoliers ne parviennent pas toujours à ce niveau, d’autres y parviennent plus tôt et peuvent être dirigés vers des études secondaires. Le système est sélectif en dehors de toute ségrégation sociale, le maître sachant orienter, diriger et assister l’élève  en fonction des potentialités, des aptitudes et des dons que celui-ci laisse paraître par son travail et son comportement. C’est grâce à ce système et grâce à ces maîtres d’école que, pendant le temps de cette Troisième République, tellement décriée par les biens pensants politiques d’après 1945, des enfants de milieux modestes purent obtenir des bourses d’études et accéder aux grandes écoles. Les nombreuses réformes réalisées depuis soixante ans, instituant la mixité dès l’école primaire, le collège unique, prévoyant toutes sortes de tutorat, portant à 16 ans le terme de la scolarité obligatoire, chamboulant les appellations et les formations des enseignants, destinées prétendument à démocratiser et à valoriser les droits des enfants et des adolescents, loin d’améliorer l’ascenseur social, l’ont pratiquement fait disparaître.

 

Monsieur Joubert qui assurait aussi  le secrétariat de la mairie, était devenu dans le village, bien qu’il n’en fût pas natif, une personnalité reconnue, respectée et écoutée. Les familles le consultaient en de nombreuses circonstances et requéraient souvent son aide pour résoudre des différents avec les administrations. Personne ne contestait l’action éducative qu’il exerçait auprès des enfants ni les punitions qu’il était conduit à infliger aux récalcitrants et indisciplinés. Aucun élève ne se serait avisé de se plaindre auprès de ses parents de sa sévérité, de ses remontrances et de ses sanctions, car nous savions que nous n’obtiendrions rien d’autre de leur part qu’un complément de sanction.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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