Au 16ème siècle et sans doute avant, dans notre pays Carnute et chez nos voisins les Cénomans, nous élevions des moutons et nous tissions des magnifiques tissus de laine. Le traitement de la laine et le tissage des étoffes constituaient des pôles d'activité importants qui connaîtront leur apogée au 18ème siècle et dureront jusqu'à la moitié du 19ème siècle. Il faut tondre les moutons, laver la laine, la carder, la peigner puis la filer. Le filage se fait dans de petits ateliers et à domicile. Chaque famille possède sa quenouille ou son rouet. Parmi tous les métiers de la laine, celui de tireur d'étain n'est guère connus de nos contemporains qui n'hésitent pas trop pour dire ce que sont les tissrands, les cardeurs et le fileuses. Mais le tireur d'étain, qui peut en parler.
Le tireur d'étain est l'artisan qui fabrique les fils de laine fins qui servent au tissage des étamines. L'artisan, tireur d'étain, est un bourgeois dans nos cités du Perche et du pays chartrain.
L'étamine est une toile fine et légère que l'on réalise avec les meilleurrs fils de laine peignée, les étaims. C'est un produit de luxe réservé aux gens de la noblesse, de la bourgeoisie commerciale et du clergé des grandes villes. Les autres gens s'habillent de serges, de telons et de droguets, des étoffes grossières et rudes.
Vous ne trouverez pas dans les nouveaux dictionnaires les mots étaim et étaminier, ces mots bien français se rapportant à la vie de nos ancêtres. D'autres mots, venus d'ailleurs, occupent les pages des nouvelles encyclopédies.